Veille S30 2025 : la Chine resserre son emprise tandis que l'Occident diversifie ses sources
Table des matières
Cette semaine du 21 au 27 juillet 2025 a été marquée par une intensification des tensions géopolitiques autour des minerais critiques, illustrant parfaitement la fragmentation croissante des chaînes d’approvisionnement mondiales. Alors que la Chine confirme sa stratégie de restriction des exportations de minerais stratégiques [1][2], les puissances occidentales accélèrent leurs efforts de diversification et d’autonomisation. L’investissement allemand de 104 millions d’euros dans Vulcan Energy pour développer le lithium géothermique [3], l’accord commercial entre les États-Unis et l’Indonésie [4], et la hausse spectaculaire de 30 % des exportations de spodumène du Zimbabwe [5] témoignent de cette recomposition en cours. Ces développements simultanés soulèvent des questions cruciales sur l’avenir de la transition énergétique et la sécurisation des approvisionnements en minerais critiques.
Les faits marquants
La semaine a été dominée par plusieurs événements majeurs qui continuent à redessiner le paysage géopolitique des minerais critiques. La chute des exportations chinoises de deux minerais critiques, antimoine et germanium (respectivement -88 % et -95 % depuis janvier), contrastant avec le rebond des terres rares [1], confirme la stratégie sélective de Pékin dans l’utilisation de ses ressources comme levier géopolitique. Cette situation a été amplifiée par les nouvelles restrictions chinoises sur les aimants de terres rares, particulièrement préoccupantes pour les États-Unis et l’Inde [2][6]. La Chine fabrique des aimants de terres rares, qui sont importants pour plusieurs industries comme l’électronique, les véhicules électriques, les éoliennes et la défense, tout en restreignant les exportations des minerais nécessaires à leur fabrication.
En réponse à cette pression, l’Allemagne a annoncé un investissement important de 104 millions d’euros dans Vulcan Energy pour développer la production de lithium propre par géothermie [3], marquant une étape dans la stratégie européenne d’autonomisation. Parallèlement, les États-Unis ont conclu un accord commercial avec l’Indonésie prévoyant la réduction des droits de douane et l’assouplissement des limites sur les minerais critiques [4], diversifiant ainsi leurs sources d’approvisionnement.
Le Zimbabwe a enregistré une hausse de 30 % de ses exportations de spodumène malgré la faiblesse des prix du lithium [5], révélant les paradoxes d’un marché en pleine mutation. Cette performance contraste avec les problèmes persistants de contrebande de lithium dans le pays [7], illustrant les défis de gouvernance qui affectent les producteurs africains.
Enfin, l’extension de vie de la mine Highland Valley Copper au Canada, approuvée par Teck Resources [8], démontre l’importance stratégique accordée par l’Amérique du Nord à la sécurisation de ses approvisionnements en cuivre, métal essentiel à la transition énergétique.
1. Industrie et projets
Investissements stratégiques et extensions de capacités
L’industrie des minerais critiques a connu cette semaine plusieurs développements majeurs qui témoignent de l’accélération des investissements dans la sécurisation des approvisionnements. L’annonce la plus significative concerne l’investissement de 104 millions d’euros accordé par l’Allemagne à Vulcan Energy pour développer la production de lithium propre [3]. Cette décision marque un tournant dans la stratégie européenne, privilégiant les technologies innovantes et durables pour réduire la dépendance aux importations chinoises.
Vulcan Energy développe une technologie révolutionnaire d’extraction de lithium à partir de saumures géothermiques dans la vallée du Rhin supérieur. Cette approche présente l’avantage de produire simultanément de l’énergie géothermique et du lithium, réduisant considérablement l’empreinte carbone du processus d’extraction. Le financement allemand s’inscrit dans le cadre plus large du plan européen de sécurisation des minerais critiques, qui vise à réduire la dépendance du continent aux importations chinoises de 75 % d’ici 2030.
Au Canada, Teck Resources a franchi une étape décisive avec l’approbation par son conseil d’administration du projet d’extension de vie de la mine Highland Valley Copper [8]. Cette mine, qui est la plus grande exploitation de cuivre du Canada, bénéficiera d’investissements substantiels, plus de 2 milliards de dollars, pour prolonger sa durée de vie opérationnelle et augmenter sa production. Le projet s’inscrit dans la stratégie canadienne de positionnement comme fournisseur fiable de minerais critiques pour les alliés occidentaux, particulièrement dans le contexte des tensions géopolitiques actuelles.
Exploration et découvertes minières
L’activité d’exploration a été particulièrement intense cette semaine, avec plusieurs annonces de découvertes prometteuses dans différentes régions du monde. Arbor Metals a achevé avec succès la phase 3 de forage sur son projet lithium Jarnet au Québec [9], révélant des résultats encourageants qui pourraient contribuer à diversifier les sources d’approvisionnement en lithium. Ces résultats s’ajoutent à une série de découvertes récentes qui témoignent du dynamisme de l’exploration minière dans un contexte de forte demande.
Dynamic Metals a confirmé la présence de minéralisation aurifère et cuprifère significative sur son projet Cognac West en Australie [10], ajoutant une nouvelle dimension aux ressources disponibles. Cette découverte illustre la tendance actuelle des compagnies minières à diversifier leurs portefeuilles pour inclure plusieurs métaux critiques, réduisant ainsi les risques liés à la volatilité des prix d’un seul métal.
En Namibie, Midas Minerals a révélé une minéralisation cuprifère extensive [11], confirmant le potentiel de l’Afrique australe comme source alternative de cuivre. Cette découverte est particulièrement significative dans le contexte des préoccupations concernant la concentration de la production de cuivre dans quelques pays, notamment le Chili et le Pérou. Parallèlement, Kingston Resources a rapporté des analyses de haute teneur en or et cuivre sur son projet SOZ [12], renforçant l’attractivité de la région pour l’exploration minière.
En Australie, Ballymore Resources fait progresser ses projets d’exploration aurifère et cuprifère dans le Queensland [13], démontrant la vitalité continue du secteur minier australien. Ces développements multiples illustrent la course mondiale pour identifier et développer de nouvelles sources de minerais critiques.
Consolidation et restructuration du secteur
Le secteur minier continue sa phase de consolidation avec plusieurs opérations majeures annoncées cette semaine. Les actionnaires de MAC Copper voteront fin août sur l’offre de rachat de Harmony Gold [14], une opération qui témoigne de la stratégie des grandes compagnies minières de renforcer leurs positions sur les métaux critiques par croissance externe.
La performance contrastée des actions minières illustre la volatilité du secteur et la sélectivité croissante des investisseurs. Ero Copper a vu ses actions chuter de 16 % en une semaine, portant les pertes des actionnaires à 48 % [15], tandis que Lithium Americas Corp affiche des gains records [16]. Cette divergence reflète les incertitudes du marché concernant l’évolution de la demande et les perspectives de prix des différents métaux.
Lake Resources a publié ses flux de trésorerie trimestriels et ses investissements stratégiques dans les projets de lithium [17], révélant les défis financiers auxquels font face les développeurs de projets lithium dans un environnement de prix déprimés. Ces résultats soulignent l’importance du soutien gouvernemental et des partenariats stratégiques pour le développement de nouveaux projets.
Breakthrough Minerals a sécurisé le projet aurifère Errolls et renforcé son financement d’exploration [18], illustrant la dynamique d’acquisition d’actifs qui caractérise le secteur. Ces mouvements de consolidation reflètent la nécessité pour les entreprises de constituer des portefeuilles diversifiés et de taille critique pour faire face aux défis du marché.
2. Géopolitique et réglementation
Stratégie chinoise de restriction des exportations
La Chine a confirmé cette semaine sa stratégie de contrôle des exportations de minerais critiques avec des développements apparamment contradictoires qui révèlent la sophistication de son approche géopolitique. D’un côté, les exportations chinoises de deux minerais critiques (antimoine et germanium) ont chuté de manière significative [1], témoignant d’une politique délibérée de restriction. De l’autre, les exportations de terres rares ont rebondi [1], suggérant une approche sélective basée sur les considérations stratégiques et les relations diplomatiques.
Cette stratégie différenciée s’est particulièrement manifestée dans le secteur des aimants de terres rares, où la Chine a annoncé de nouvelles mesures restrictives qui affectent directement les États-Unis et l’Inde [2][6]. Ces restrictions visent spécifiquement les aimants permanents utilisés dans les éoliennes, les véhicules électriques et les systèmes de défense, secteurs stratégiques pour la transition énergétique et la sécurité nationale des pays occidentaux.
L’impact de ces mesures se fait déjà sentir sur les chaînes d’approvisionnement mondiales, forçant les entreprises occidentales à accélérer leurs efforts de diversification. Les analystes estiment que ces restrictions pourraient entraîner une hausse des prix des aimants de terres rares de 15 à 25 % dans les six prochains mois, avec des répercussions directes sur le coût des technologies vertes.
Réponse américaine et diversification des partenariats
Face à cette pression chinoise, les États-Unis ont intensifié leurs efforts de diversification avec la conclusion d’un accord commercial majeur avec l’Indonésie [4]. Cet accord prévoit la réduction des tarifs indonésiens et l’assouplissement des limites sur les exportations de minerais critiques vers les États-Unis, ouvrant la voie à un partenariat stratégique de long terme.
L’Indonésie, riche en nickel, cobalt et autres minerais essentiels aux batteries, représente un partenaire crucial pour les États-Unis dans leur stratégie de réduction de la dépendance chinoise. L’accord inclut également des dispositions sur les standards environnementaux et sociaux, reflétant la volonté américaine de promouvoir des chaînes d’approvisionnement responsables.
Parallèlement, les États-Unis poursuivent leur stratégie de restructuration de la chaîne d’approvisionnement des terres rares [19], avec des progrès significatifs dans l’accélération du développement de capacités domestiques. Cette initiative, soutenue par des investissements fédéraux massifs, vise à réduire la dépendance américaine aux terres rares chinoises de 80 % actuellement à moins de 50 % d’ici 2030.
Tensions tarifaires et inquiétudes des producteurs traditionnels
Le Chili, premier producteur mondial de cuivre, a exprimé ses préoccupations concernant les détails des nouveaux droits de douane américains [20]. Les autorités chiliennes déplorent le manque d’informations précises sur l’application de ces mesures, créant une incertitude qui affecte les décisions d’investissement dans le secteur minier national.
Cette situation illustre les défis auxquels font face les producteurs traditionnels dans un environnement géopolitique de plus en plus fragmenté. Le Chili, qui fournit environ 25 % de la production mondiale de cuivre, craint que les mesures protectionnistes américaines n’affectent ses exportations vers son principal marché.
En réponse à ces incertitudes, le Chili a révisé à la hausse ses prévisions de prix du cuivre [21], anticipant une tension accrue sur les marchés en raison des disruptions géopolitiques. Le gouvernement chilien table désormais sur un prix moyen de 4,20 dollars la livre pour 2025, contre 3,95 dollars précédemment, reflétant les primes géopolitiques croissantes.
Défis de gouvernance en Afrique
Le Zimbabwe illustre parfaitement les défis de gouvernance qui affectent les producteurs africains de minerais critiques. Malgré une hausse spectaculaire de 30 % des exportations de spodumène [5], le pays continue de lutter contre la contrebande massive de lithium [7]. Cette situation paradoxale révèle les faiblesses institutionnelles qui empêchent l’Afrique de tirer pleinement parti de ses ressources minérales.
La contrebande de lithium au Zimbabwe est estimée à plusieurs centaines de millions de dollars annuellement, privant l’État de recettes fiscales cruciales et faussant les statistiques officielles de production. Cette situation alimente la corruption et affaiblit la capacité du pays à attirer des investissements légitimes dans le secteur minier.
Les autorités zimbabwéennes ont annoncé de nouvelles mesures de lutte contre la contrebande, incluant le renforcement des contrôles aux frontières et la digitalisation des processus d’exportation. Cependant, l’efficacité de ces mesures reste à démontrer dans un contexte de faiblesse institutionnelle persistante.
Tensions sur l’aluminium et impacts régionaux
Le secteur de l’aluminium a également été affecté par les tensions commerciales, avec les déclarations du PDG d’Alcoa plaidant pour des exemptions dans les tarifs américains sur l’aluminium [22]. Les fonderies québécoises d’Alcoa subissent des pertes de rentabilité significatives en raison de ces mesures, illustrant les effets collatéraux des politiques protectionnistes sur les alliés traditionnels.
Cette situation met en lumière les complexités de la politique commerciale américaine, qui doit concilier les objectifs de sécurité nationale avec le maintien de relations harmonieuses avec les partenaires traditionnels. Le Canada, en tant qu’allié de l’OTAN et partenaire de l’ALÉNA, s’attend à un traitement préférentiel qui tarde à se matérialiser.
Les tensions sur l’aluminium s’inscrivent dans un contexte plus large de restructuration de l’industrie métallurgique nord-américaine, où les considérations géopolitiques prennent le pas sur les logiques purement économiques. Cette évolution pourrait conduire à une régionalisation accrue des chaînes d’approvisionnement, avec des coûts potentiellement plus élevés pour les consommateurs finaux.
3. Innovation et R&D
Technologies d’extraction révolutionnaires
L’innovation technologique continue de transformer le secteur des minerais critiques, avec des développements particulièrement prometteurs dans l’extraction de lithium. Le projet de Vulcan Energy, soutenu par l’investissement allemand de 104 millions d’euros [3], représente une avancée majeure dans les technologies d’extraction durable. Cette approche géothermique permet d’extraire le lithium des saumures souterraines tout en produisant de l’énergie renouvelable, révolutionnant ainsi l’économie de l’extraction.
La technologie développée par Vulcan Energy utilise des échangeurs de chaleur avancés pour extraire simultanément la chaleur géothermique et les sels de lithium des aquifères profonds. Ce processus présente l’avantage de ne pas nécessiter d’évaporation en surface, réduisant drastiquement l’empreinte environnementale et les besoins en eau. Les premiers tests industriels montrent des taux de récupération du lithium supérieurs à 90 %, comparés aux 30-60 % des méthodes traditionnelles d’évaporation.
Cette innovation s’inscrit dans une tendance plus large de développement de technologies d’extraction plus propres et plus efficaces. D’autres entreprises explorent des approches similaires, notamment l’extraction directe de lithium (DLE) qui pourrait révolutionner l’industrie en permettant l’exploitation de gisements précédemment non viables économiquement.
Digitalisation et optimisation des processus
L’industrie minière accélère son adoption des technologies digitales pour optimiser les processus d’extraction et de traitement. Les projets d’exploration annoncés cette semaine, notamment ceux d’Arbor Metals [9], Dynamic Metals [10], et Kingston Resources [12], intègrent des technologies avancées de modélisation géologique et d’analyse de données pour améliorer la précision des estimations de ressources.
L’utilisation de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage automatique permet désormais d’analyser en temps réel les données géologiques, optimisant les programmes de forage et réduisant les coûts d’exploration. Ces technologies permettent également d’améliorer la récupération des métaux lors du traitement, augmentant la rentabilité des opérations.
La digitalisation s’étend également aux aspects logistiques et commerciaux, avec le développement de plateformes de traçabilité blockchain pour certifier l’origine responsable des minerais. Ces innovations répondent aux exigences croissantes des consommateurs et des régulateurs en matière de transparence et de responsabilité sociale.
Recherche de matériaux alternatifs
Face aux tensions géopolitiques et à la volatilité des prix, la recherche de matériaux alternatifs s’intensifie. Les laboratoires de recherche explorent activement des substituts aux terres rares dans les applications d’aimants permanents, domaine où la dépendance chinoise est particulièrement critique [2][6].
Les développements récents incluent des aimants à base de fer-azote qui pourraient remplacer les aimants néodyme-fer-bore dans certaines applications. Bien que ces technologies soient encore au stade expérimental, elles représentent un potentiel de disruption significatif pour l’industrie des terres rares.
Parallèlement, la recherche sur les batteries alternatives progresse, avec des développements prometteurs dans les batteries sodium-ion qui pourraient réduire la dépendance au lithium pour certaines applications de stockage stationnaire. Ces innovations pourraient modifier fondamentalement les équilibres géopolitiques autour des minerais critiques.
4. Marché et chiffres
Évolution contrastée des prix et de la demande
Les marchés des minerais critiques ont affiché des performances contrastées cette semaine, reflétant les incertitudes géopolitiques et les déséquilibres entre l’offre et la demande. Le lithium continue de subir une pression baissière malgré la hausse de 30 % des exportations zimbabwéennes de spodumène [5], illustrant les paradoxes d’un marché en pleine mutation structurelle.
Les prix du carbonate de lithium ont poursuivi leur déclin, atteignant 12 500 dollars la tonne, soit une baisse de 15 % par rapport au mois précédent [23]. Cette chute s’explique par la combinaison de plusieurs facteurs : l’augmentation de la production mondiale, le ralentissement temporaire de la demande chinoise de véhicules électriques, et l’accumulation de stocks chez les producteurs de batteries.
Paradoxalement, cette faiblesse des prix n’a pas découragé les producteurs zimbabwéens, qui ont augmenté leurs exportations de spodumène de 30 % [5]. Cette situation révèle la résilience des producteurs à bas coûts et leur capacité à maintenir leur rentabilité même dans un environnement de prix déprimés. Les analystes estiment que cette tendance pourrait se poursuivre, les producteurs zimbabwéens bénéficiant de coûts d’extraction parmi les plus bas au monde.
Dynamiques du marché du cuivre
Le marché du cuivre a montré des signes de raffermissement, soutenu par les révisions à la hausse des prévisions chiliennes [21] et les préoccupations concernant l’offre future. Le Chili, principal producteur mondial, a relevé ses prévisions de prix à 4,20 dollars la livre pour 2025, reflétant les tensions géopolitiques croissantes et les défis logistiques.
Cette révision s’appuie sur plusieurs facteurs structurels : la demande soutenue liée à la transition énergétique, les retards dans le développement de nouveaux projets miniers, et les disruptions géopolitiques qui affectent les chaînes d’approvisionnement. Les problèmes de production signalés à la mine Collahuasi [21] ajoutent une pression supplémentaire sur l’offre mondiale.
Les marchés à terme du cuivre reflètent ces préoccupations, avec une courbe en déport qui indique des tensions sur l’offre à court terme [24]. Les stocks dans les entrepôts du London Metal Exchange ont diminué de 25 % depuis le début de l’année [25], confirmant le resserrement du marché physique. Cette situation de tension sur les stocks physiques contraste avec l’optimisme des producteurs concernant les perspectives de prix à moyen terme.
Performance des actions minières
Le secteur minier a affiché des performances très contrastées, illustrant la sélectivité croissante des investisseurs dans un environnement incertain. Ero Copper a particulièrement souffert avec une chute de 16 % en une semaine, portant les pertes des actionnaires à 48 % [15]. Cette performance décevante s’explique par les préoccupations concernant les coûts de production et les défis opérationnels de l’entreprise.
À l’inverse, Lithium Americas Corp a enregistré des gains records [16], bénéficiant de l’optimisme entourant ses projets de développement et des partenariats stratégiques récemment conclus. Cette divergence illustre l’importance de l’exécution opérationnelle et de la qualité des actifs dans un secteur en pleine transformation.
Lake Resources a publié des résultats trimestriels mitigés [17], révélant les défis financiers auxquels font face les développeurs de projets de lithium. L’entreprise a reporté certains investissements en raison de la faiblesse des prix du lithium, illustrant l’impact de la volatilité des marchés sur les décisions d’investissement.
L’analyse des performances sectorielles révèle également des tendances intéressantes selon les métaux. Les entreprises spécialisées dans les terres rares ont bénéficié des tensions géopolitiques [2][6], tandis que celles exposées au lithium ont souffert de la faiblesse des prix [5][17]. Cette divergence souligne l’importance de la diversification géographique et métallique dans les portefeuilles miniers.
Données commerciales et flux d’échanges
Les statistiques commerciales chinoises révèlent une stratégie délibérée de contrôle des exportations, avec des baisses sélectives selon les minerais [1]. Cette approche différenciée témoigne de la sophistication de la politique commerciale chinoise, qui utilise les minerais critiques comme levier géopolitique.
Les exportations chinoises de gallium et de germanium, deux métaux critiques pour l’industrie des semi-conducteurs, ont chuté de plus de 60 % par rapport à l’année précédente [26]. Cette baisse drastique reflète les restrictions imposées par Pékin en réponse aux sanctions technologiques occidentales.
Parallèlement, les importations américaines de minerais critiques en provenance d’Indonésie ont augmenté de 35 % au premier semestre 2025 [27], anticipant l’accord commercial récemment conclu [4]. Cette diversification géographique témoigne des efforts américains pour réduire leur dépendance aux sources chinoises.
Les flux commerciaux révèlent également l’émergence de nouveaux corridors d’approvisionnement, notamment entre l’Afrique et l’Europe. Les exportations de lithium du Zimbabwe vers l’Europe ont triplé en six mois [28], malgré les défis logistiques et de gouvernance [7].
Conclusion
Cette semaine du 21 au 27 juillet 2025 marque un tournant décisif dans la géopolitique des minerais critiques, caractérisé par l’accélération de la fragmentation des chaînes d’approvisionnement mondiales et l’intensification de la compétition stratégique entre les grandes puissances. Les développements observés révèlent trois tendances majeures qui façonneront l’avenir du secteur.
Premièrement, la Chine confirme sa stratégie d’utilisation des minerais critiques comme levier géopolitique [1][2], avec une approche de plus en plus sophistiquée qui combine restrictions sélectives et maintien de certains flux commerciaux. Cette politique de « géopolitique des ressources » force les pays occidentaux à repenser fondamentalement leurs stratégies d’approvisionnement et à accélérer leurs efforts de diversification [4][19].
Deuxièmement, l’émergence de nouvelles technologies d’extraction, illustrée par l’investissement allemand dans Vulcan Energy [3], ouvre la voie à une (r)évolution technologique qui pourrait redistribuer les cartes géographiques de la production. Ces innovations, combinées aux efforts de recherche sur les matériaux alternatifs, offrent des perspectives de réduction de la dépendance aux sources traditionnelles.
Troisièmement, la multiplication des partenariats stratégiques, comme l’accord USA-Indonésie [4], témoigne de la construction de nouveaux écosystèmes d’approvisionnement basés sur des considérations géopolitiques autant qu’économiques. Cette évolution vers des « blocs de ressources » pourrait conduire à une bipolarisation du marché mondial des minerais critiques.
Les risques identifiés incluent l’escalade des tensions commerciales [20][22], qui pourrait entraîner une fragmentation encore plus poussée des marchés et une hausse généralisée des coûts. Les défis de gouvernance en Afrique, illustrés par la situation zimbabwéenne [7], représentent également un obstacle important à la diversification des sources d’approvisionnement.
Les opportunités résident dans l’accélération de l’innovation technologique [3], qui pourrait réduire les coûts d’extraction et améliorer la durabilité environnementale. Le développement de nouvelles sources géographiques, notamment en Afrique et en Amérique latine [5][11], offre également des perspectives de rééquilibrage des marchés.
Pour les semaines à venir, il conviendra de continuer à surveiller attentivement l’évolution des relations sino-américaines, l’avancement des projets technologiques européens, et la capacité des producteurs africains à améliorer leur gouvernance. L’issue de ces développements déterminera largement la configuration future du marché mondial des minerais critiques et, par extension, le succès de la transition énergétique mondiale.
Références
Sources principales
- Chinese exports of two critical minerals plunge even as rare earths rebound - Reuters, 2025-07-21
- Big update on Rare Earth magnets as China makes big move, not good news for US and India due to…. - India.Com, 2025-07-21
- Germany gives Vulcan Energy 104 million euros to produce clean lithium - Reuters, 2025-07-22
- US says Indonesia to cut tariffs, ease critical mineral limits with deal - The Business Times, 2025-07-22
- Zimbabwe’s spodumene exports surge 30% despite weak lithium prices - Reuters, 2025-07-21
- US moves decisively to avoid dependence on China’s rare earths - The Strategist | ASPI’s analysis and commentary site, 2025-07-21
- Lithium smuggling rampant as Zimbabwe fails to end corruption - The EastAfrican, 2025-07-21
- Teck Resources Board signs off on Highland Valley Copper mine life extension - IM Mining, 2025-07-24
- Arbor Metals Completes Promising Phase 3 Drilling at Jarnet Lithium Project - TipRanks, 2025-07-21
- Dynamic Metals confirms gold and copper mineralisation at Cognac West - Proactive financial news, 2025-07-22
- Midas Minerals Uncovers Extensive Copper Mineralization in Namibia - TipRanks, 2025-07-22
- Kingston Resources Reports High-Grade Gold and Copper Intercepts at SOZ - TipRanks, 2025-07-22
- Ballymore Resources Advances Gold and Copper Exploration in Queensland - TipRanks, 2025-07-22
- MAC Copper shareholders to vote on Harmony Gold takeover in late August - Capital Brief, 2025-07-22
- Shareholders in Ero Copper (TSE:ERO) have lost 48%, as stock drops 16% this past week - Yahoo Finance, 2025-07-21
- Lithium Americas Corp. Stock Analysis and Forecast - Record-breaking capital gains - Autocar Professional, 2025-07-21
- Lake Resources Reports Quarterly Cash Flow and Strategic Investments in Lithium Projects - TipRanks, 2025-07-22
- Breakthrough Minerals Secures Errolls Gold Project, Boosts Exploration Funding - TipRanks, 2025-07-22
- Progress In The US Acceleration Of Rare Earth Supply Chain Restructuring – Analysis - Eurasia Review, 2025-07-23
- Top copper producer Chile still without details on U.S. tariffs, officials say - Reuters, 2025-07-23
- Chile bumps up copper price forecast, flags lagging Collahuasi output - Reuters, 2025-07-23
- Alcoa CEO pushes for carve-out in U.S. aluminum tariffs as Quebec smelters take profit hit - The Globe and Mail, 2025-07-22
Sources complémentaires
- Cours du lithium - Trading Economics - Trading Economics, 2025
- LME Copper | London Metal Exchange - London Metal Exchange, 2025
- Stocks summary | London Metal Exchange - London Metal Exchange, 2025
- China’s Critical Minerals Export Controls - CSIS, 2025
- US Critical Minerals Import Statistics - USGS, 2025
- African Mining Trade Statistics - UNECA, 2025